Le coup droit

le revers

revers a deux mains

le service

la volée

coups en bout de course

coup droit lifté

le revers coupé

le lob

le smash

l'amortie

retour au menu principal

 
 
 

 

Le coup-droit

 

Quand on parle d'un coup au tennis, il faut toujours préciser à quelle hauteur la balle est frappée, avec quel effet et avec quelle prise. Les coups sont trop différents selon ces différents paramètres pour donner un coup vraiment standard. Même si la plupart des éléments contenus dans les principes de base s'y retrouvent. En règle générale, je parlerais de coups plats sur des balles de hauteur moyenne. Sauf si je précise le contraire.

 

 

Exemple d'un coup-droit plat avec prise semi-western sur une balle de hauteur moyenne

 

Le coup-droit est le coup qui se prête le mieux et le plus facilement à la réalisation des principes de base. En fait, avec ce que j'ai déjà écrit dans la partie "principes de base", vous devriez déjà être à même de réaliser d'assez bon coup-droits. Toutefois, il y a un certain nombre de détails très importants concernant la position de certaines parties du corps les unes par rapport aux autres, la position des jambes, etc.., qui vous permettrons d'optimiser au maximum le mouvement de coup-droit.

En effet, toute modification de l'angle d'un seul élément du bras ou du corps par rapport à l'autre change totalement l'endroit de la frappe et donc l'élan du bras, du corps, etc... C'est une chose que je n'ai pas mise dans les principes de base car ça change d'un coup à l'autre. C'est pour ça qu'il n'y a pas 36 manières de faire avancer la balle rapidement.

Comme ce sera la cas pour les autres coups présentés dans cette partie du site, je parle ici d'un coup parfait et frappé avec beaucoup de force. Un coup idéal. La plupart du temps, on fera des coup-droits moins parfaits. Donc, il n'est pas nécessaire de toujours frapper comme ça. De toute façon, ça demanderait beaucoup trop d'énergie. Et ce serait également trop risqué. Mais si vous voulez faire un coup optimum, c'est à peu près comme ça qu'il faut le faire. En général, sur un coup plus ordinaire, il y aura moins d'engagement physique lors de la frappe, donc les muscles seront plus relâchés, la position de la jambe droite ne sera pas parfaite, la position des divers éléments de la jambe participant à la rotation du corps non plus, le corps ne basculera qu'assez peu, etc...

L'intérêt de cette description du coup est d'avoir une façon de faire de référence. Ensuite, le processus est à peu près le suivant. On travaille précisément la réalisation du coup à blanc, chez soi tranquillement, avec un geste lent, en s'arrêtant au divers endroit du coup (préparation, impact, fin d'accompagnement) pour voir si les différents éléments du corps sont bien positionnés. On le refait plusieurs fois pour avoir le mouvement en tête. Ensuite, on refait la même chose, mais en accélérant (petit à petit, jusque à la vitesse maximale). On vérifie alors, si on réalise bien la dynamique du mouvement telle qu'elle est décrite ici. Alors, on a le mouvement à peu près en tête. Et il suffit d'appliquer le geste une fois sur le court. Bien sur, lorsqu'on accomplit le coup, il ne s'agit pas d'avoir en tête chaque petit détail décrit ici. Une fois le coup en tête, il doit être fait au feeling, à la sensation. Par contre, avoir certains points cruciaux de la technique en tête permet de se corriger lorsque sur le court, le résultat varie par rapport à ce qu'on obtient d'habitude. Et la page est ici pour revenir sur certains points techniques si on ne les a plus en tête (dans la mesure où ils sont nombreux, il est normal d'en oublier un certain nombre). De plus, dans la mesure où on a en général pas assez d'entrainement pour acquérir un coup parfaitement automatisé, il y a forcément des variations qui se créent au fur et à mesure des séances. Le site est là pour revenir aux principes de bases quand le coup n'est plus assez satisfaisant.

 

Problèmes spécifiques rencontrés dans un coup-droit

 

Le coup-droit est vraiment le coup pour lequel l'application des principes est le plus facile. La seule chose qui peut poser un petit problème pour les débutants, c'est le passage du bras, donc, la deuxième partie du coup. Mais, dès qu'on atteint les niveaux de 30/3 ou 30/2, normalement, c'est un problème résolu.

 

La préparation

 

Position du corps :

 

 

Rotation du corps : il faut commencer par une rotation du corps vers l'arrière (en même temps que le bras se met lui aussi en position). Le corps sera alors positionné à 90° par rapport au filet. Ca servira à effectuer une rotation vers l'avant.

 

Position des pieds et des jambes :

Position des pieds, placement :

 

position des jambes

Je ne parle pas ici des mouvements de recul de la jambe et du tronc. C'est assez évident à faire lorsqu'on connait la position finale des jambes et des pieds.

La position de la jambe droite est très importante. Elle n'est pas tendue, ce qui empêcherait de dégager toute la puissance de rotation et de bascule qu'elle transmettra au corps. On va distinguer la partie basse de la jambe (appelée ici jambe) et la partie haute (la cuisse). La cuisse est pliée verticalement par rapport à la jambe (ici, à 100/110 degrés), et elle est aussi pliée verticalement par rapport au tronc (à 140/150 degrés). En se dépliant simultanément par rapport au tronc et à la jambe, la cuisse permettra un mouvement puissant de remise de face (une rotation donc) et de projection vers l'avant et le haut (une projection oblique donc) du tronc.

En ce qui concerne les angles horizontaux (dessin en vue de haut), on va avoir ceci. Par rapport au tronc, la cuisse est un peu tournée. La jambe est aussi tournée autour de la cheville pour également tourner pendant le mouvement. Par rapport au sol, la jambe va rester au trois-quart vers l'avant (partie verte sur le dessin), tandis que la cuisse usera de son pouvoir de rotation autour du genou pour être plutôt orientée vers le coté lors de la préparation (partie bleue). Bref, il faut que la jambe soit orientée assez vers le filet et la cuisse soit à 45 degrés par rapport au filet. On a donc le point d'appui (l'ensemble de la jambe) qui est orienté vers le filet.

En étant ainsi positionnée, l'action de la jambe et de la cuisse permettra de remettre le buste de face. En effet, vu que l'ensemble de la jambe restera dans cette position par rapport au filet, le tronc sera obligé de se remettre de face. La rotation horizontale de la jambe par rapport à la cheville et du tronc par rapport à la cuisse, permettra également d'imprimer une rotation encore plus puissante au tronc.

La partie basse de la jambe est orientée vers l'avant, tandis que la cuisse est orientée plutot à 45° par rapport au filet.

 

Position du bras :

 

Si, la position du corps et celle des pieds est assez fixée, assez évidente, pour le bras, ils peut y avoir de plus ou moins fortes variations dans la façon de faire. Globalement, si on respecte certains positionnements génériques, on obtiendra l'essentiel de ce qu'on veut obtenir. Mais, certaines variations pourront aider dans telle ou telle situation.

Mouvements de recul du bras et de l'avant-bras :

Si le mouvement du corps varie relativement peu, les mouvements du bras et de l'avant-bras sont ceux qui font le style du geste. En fait, on va avoir une combinaison de pronation et de mouvement de piston (translation) (avec l'un qui domine par rapport à l'autre), ou une alternance de ces deux mouvements (l'un précédent l'autre). Ceci, en jouant sur l'angle entre le bras et l'avant-bras, et sur la pronation et l'avancée du bras. En gros, ça va donner 4 types de mouvements possibles et pour ça, 2 types de préparations possibles.

Le bras :

En ce qui concerne le bras et l'avant-bras, on va avoir une combinaison de seulement deux ou trois mouvements en fonction du mouvement qui sera effectué : deux pour le bras et aucun ou un pour l'avant-bras. Le bras va réaliser un mouvement de recul et un mouvement de rotation arrière. Donc, c'est un mouvement global assez simple.

Le bras va aller en arrière et donc, se relever vers l'arrière. Mais en fait, à moins d'avoir le bras collé au corps lors de la position d'attente, il sera déjà plus ou moins en position. Si on a le bras collé au corps, il faudra le reculer de 30 cm vers l'arrière. S'il est déjà éloigné, il faudra le reculer de seulement 10 cm (bref, un mouvement presque imperceptible. Du coup, le mouvement de rotation arrière sera presque le mouvement principal).

On pourrait garder le bras dans une position relativement proche du corps. Mais, d'une part, le fait de l'éloigner un peu du corps en le remontant va permettre d'avoir un peu plus de liberté du bras par rapport au corps, et d'autre part, ça va permettre d'obtenir un peu plus de puissance en laissant le bras retomber un peu au début du mouvement. Et enfin, ça permettra d'adapter la hauteur du bras à la hauteur de la balle (voir l'analyse sur la boucle en fin de page). Si la balle est haute, le bras est déjà plus ou moins en position (bon, si elle est très haute, il faut relever un peu), si elle est à une hauteur moyenne, on peut baisser le bras, ce qui est un mouvement naturel. Même chose (baisse du bras), mais en plus prononcée, si la balle est basse.

 

mouvement de recul du bras

Le bras va réaliser également une pronation arrière maximum (jusqu'à ce qu'il ne puisse pas aller plus loin). Ce qui lui permettra, lors de la frappe, d'avoir une distance de pronation avant maximum et de l'utiliser pour obtenir un supplément de puissance.

mouvement de rotation arrière du bras

Bien sur, il vaut mieux tirer le bras en arrière et lui faire faire la pronation arrière en même temps. Mais bon, c'est une chose qui se fait naturellement.

 

Position du bras en vue du dessus (par rapport aux épaules)

 

A moins que les bras aient été mis en avant lors de la position d'attente, le bras restera dans la même position par rapport aux épaules : il restera dans leur prolongement :

 

Il pourra éventuellement reculer un peu plus par rapport aux épaules en faisant reculer l'omoplate. Du coup, il bénéficie peut-être même un peu d'un effet d'élasticité parce que les muscles sont tirés vers l'arrière au delà de leur élasticité normale. Ca permet d'obtenir un peu plus de puissance. Mais là, c'est vraiment pour rechercher une optimisation maximum. Ce n'est pas très naturel de faire ça. Donc, dans la pratique, ça va être assez difficile de maintenir ce recul sans se concentrer dessus régulièrement :

 

Le bras peut également reculer encore plus par rapport aux épaules. Mais, ce sera au prix d'un recul moins grand de la pronation. Donc, qu'est-ce qui est le mieux ? Le maintien de la pronation ou le recul supplémentaire du bras ? Il semble que les champions (cf. les photos sur cette page), privilégient plutôt la pronation. Mais, c'est une option.

 

Mouvement de recul et position de l'avant-bras :

Pour l'avant-bras, la position par rapport au bras dépend de si on veut utiliser la pronation du bras ou pas.

En fait, comme on l'a vu plus haut, il y a quatre mouvements possibles pour le bras et l'avant-bras. Et ça amène deux type de positions pour l'avant-bras en fin de préparation. Soit l'avant-bras est plié à 90° avec le bras et réalise une pronation arrière (ainsi, la puissance imprimée par l'ensemble bras/avant-bras viendra beaucoup du mouvement de rotation du bras, et un peu du mouvement de translation du bras), soit l'avant-bras reste plus ou moins dans le prolongement du bras (dans les 120°, mais c'est moins fixé), sans faire de pronation arrière (ou alors peu). Ainsi, la puissance imprimée par l'ensemble bras/avant-bras viendra surtout de la translation et très peu de la pronation du bras. Ca oblige à frapper avec un plan de frappe un peu plus en avant.

 

Position du poignet

La position du poignet par rapport à l'avant-bras est très importante pour le coup-droit à prise western. Au niveau de l'angle horizontale, le poignet est seulement légèrement plié (145°) par rapport à l'avant bras. Sinon, le plan de frappe serait beaucoup moins avancé. Et du coup, l'élan du bras serait beaucoup moins grand lors de la frappe. En outre, le mouvement du bras serait moins aisé, il serait déjà très avancé lors de la frappe. Et le corps étant plus tourné, on verrait moins bien la balle arriver qu'avec un poignet plié. En fait, on choisit donc une position assez agréable ou le poignet ne plie pas trop, ni à l'horizontale, ni à la verticale.

Pour l'angle vertical, en fait, j'ai pris l'angle que fait la raquette avec l'avant-bras. Le poignet, lui va être légèrement plié vers le bas (donc à 190° par rapport à l'avant-bras). Ca donne un angle de la raquette avec l'avant-bras de 100/110°.

Donc, la position du poignet est relativement naturelle. C'est normal d'ailleurs, c'est la position la plus confortable. Et c'est pour ça qu'on adopte la prise semi-western. Il n'y a pas besoin de faire de contorsions de poignet. C'est au moins un élément du corps qui est en position naturelle.

Voici les positions de l'angle vertical et de l'angle horizontal. Comme la position verticale peut se transformer en position horizontale et vice-versa, selon la position de l'avant-bras dans l'espace, on va considérer une position fixe de l'avant-bras, à l'horizontale.

En fait, non seulement la position du poignet est assez naturelle, mais en plus, déjà en position d'attente, le poignet sera plus ou moins dans cette position. Donc, normalement, il n'y a pas de mouvement de poignet à faire lors du mouvement arrière du bras.

 

Les muscles :

Il faut, en même temps que vous faîtes tout ça, bander les muscles du poignet, de l'avant-bras, du bras, de l'épaule, de l'omoplate, du dos, de la ceinture abdominale et des jambes assez fortement. Comme chaque élément du corps doit suivre le reste du mouvement. Toute mollesse le ferait trainer ou/et revenir exagérément dans le sens du mouvement. C'est pour ça que tous les éléments mobiles du corps doivent être tendus pour ne pas trainer. Je ne suis pas sur que même le bras gauche puisse se permettre d'être mou et donc, de trainer.

Vous pouvez éventuellement bander les muscles à la fin de la préparation pour vous économiser. Mais, comme déjà dit, il s'agit ici d'un coup-droit idéal. Sur des coup-droits ordinaires, les muscles seront plus relâchés. Attention toutefois alors à ne pas trop se relâcher. La frontière est mince entre un coup relâché mais dynamique et un coup manquant d'énergie ou de contrôle.

 

 

Le mouvement et l'impact

Vous lancez alors le mouvement. Le corps entame alors une rotation pour se remettre parallèle au filet (rotation d'environ 100 degrés). L'impulsion de la rotation viendra des jambes. Lorsque le corps est au trois-quarts par rapport au filet, le bras part. Le tronc commence sa bascule vers l'avant lorsqu'il est arrivé presque de face. A ce moment là, la jambe droite (la jambe arrière) reste en arrière pour maintenir l'équilibre du corps (si on fait ça de façon dynamique, c'est presqu'une ruade vers l'arrière).

Détaillons tout ça :

Forme générale du mouvement

Le point d'impact se situera environ dans la zone cerclée de jaune. Mais, cette zone peut-être variable, selon qu'on fait une courbe horizontale plus ou moins large. Plus elle est courbe et large (trajectoire B), et plus le point d'impact sera en arrière, donc plutôt sur le coté alors que si elle est plus rectiligne (trajectoire A), elle sera plus en avant, devant le corps, comme on peut le voir sur le dessin en vue de haut. Comme dit dans les "principes", on voit que le mouvement est lissé. Il n'y a pas de courbe trop incurvée.

Vu de haut, le mouvement peut être fait de deux façons comme déjà souligné dans d'autres mouvements. Un premier mouvement A, où on fait partir le mouvement surtout vers l'avant, et un deuxième mouvement B ou on fait partir le mouvement d'abord vers le coté gauche pour avoir un mouvement encore plus long permettant éventuellement de trouver une accélération encore plus grande à l'impact et une plus grande allonge latérale.

 

Le mouvement des jambes et du corps :

Le corps va faire une rotation, une avancée et une bascule.

La rotation, comme dit plus haut, va être d'environ 100° et sera imprimée par une action de rotation et d'avancée des jambes. La jambe droite va se déplier et tourner. Ce mouvement sera communiqué au tronc qui va tourner en même temps. Plus la jambe droite fait son action rapidement, plus le tronc tourne vite.

La jambe, en se dépliant, va également pousser le corps vers l'avant, et le faire s'incliner vers l'avant (Il faut faire attention à ce que le corps ne le fasse pas seul). Donc, l'action de la jambe droite est capitale.

Les épaules sont revenues de face et le bras part vers l'avant, le tronc continue la rotation des épaule et part vers l'avant également. Le pied droit reste en arrière pour compenser l'avancée du tronc.

 

Le mouvement du bras

 

Dans un premier temps, quand le corps a tourné de 25° disons, on effectue une pronation avant du bras qui va avancer l'avant-bras de 15 à 20 cm. Ca permettra d'allonger la course du bras, qui est légèrement limitée.

Une fois le corps tourné au trois-quarts de face (donc, quand il aura fait déjà une rotation avant de 45° par rapport à la position de préparation), le bras entame son mouvement vers l'avant. On ne l'entame qu'à ce moment-là, parce que sa course étant relativement limitée tout de même, il vaut mieux ne commencer le mouvement qu'un peu avant l'impact. Sinon, on risquerait d'arriver à la fin du mouvement du bras avant la frappe.

 

Au final, on obtient l'addition des mouvements suivants : un mouvement de rotation auquel viennent s'ajouter un premier mouvement de rotation du bras, puis un mouvement d'avancée du bras, et, au final, le mouvement de bascule du tronc.

 

L'accompagnement

 

Vous finissez avec le corps ayant basculé à environ 35° par rapport au sol. La jambe droite est restée en arrière afin de faire contrepoids à la bascule du tronc et donc, de garder l'équilibre. Les épaules sont perpendiculaires au filet. Et le bras a remonté. Comme on le voit sur les photos, il a également fait une demi-pronation vers l'avant (c'est à dire, une pronation d'environ 90°).

A noter que si on veut aller vers le filet, on peut mettre la jambe droite à la verticale, afin de se mettre en déséquilibre vers l'avant. Déséquilibre qui sera rattrapé par un pas vers l'avant, ce qui permettra de s'élancer vers l'avant dès que le coup aura été frappé.

Comme déjà dit, il s'agit d'un mouvement idéal et idéalement puissant. Vous n'aurez pas toujours à vous impliquer autant physiquement. Ce qui pourra entrainer des accompagnements du corps moins importants. Par ailleurs, il s'agit ici d'un coup sur balle de hauteur moyenne. Les diverses positions du bras, avant-bras, etc..., et les divers angles seront bien sur différents selon la hauteur de balle.

 

----------------------

 

La boucle :

En fait, le fait de préparer un peu plus haut que la hauteur de la frappe entraine la réalisation automatique d'une boucle. On monte, puis on descend. Ca sert à pouvoir s'adapter sur les balles hautes (on est déjà en position) et sur les balles plus basses (il suffit de baisser la raquette, ce qui n'est pas fatiguant). Même sur les balles vraiment basses, ça peut servir, parce qu'il peut suffire de basculer un peu le corps vers le bas pour que le bras soit déjà en position. Sur les balles hautes, donc, il n'y aura pas de boucle (seulement un arrière avant), mais sur les balles plus basses, il y en aura une. On voit que c'est simplement la préparation haute qui créé de facto la boucle, sans volonté particulière de la part du joueur de la créer (ce n'est pas son but premier, ce n'est même pas un but du tout). Et elle n'a pas d'autre vertu en elle-même que de mettre la raquette à hauteur plus facilement.

Durant les années 80, il y avait un grand débat sur la nécessité de faire une boucle ou pas. Dans la mesure où quelqu'un comme Borg en faisait une assez ample (en fait, il préparait tout simplement haut) et vu le champion qu'il était, certains, sans trop expliquer pourquoi, préconisaient la réalisation d'une boucle. On préconisait alors une boucle très ample (pour copier Borg). Puis, petit à petit, les joueurs faisant une boucle ample se raréfiant, on a plutôt préconisé une boucle peu ample. Puis, dans les années 90, on a plus ou moins abandonné cette problématique.

On peut relier ça à l'évolution du jeu, tout simplement. A l'époque de Borg, le circuit professionnel se jouait souvent sur terre battue, et sur cette surface, il y avait de nombreux joueurs, parmi les meilleurs mondiaux (Borg, Vilas), qui faisaient des balles hautes, liftées. Donc, ces joueurs de terre battue adaptaient également leur préparation à ces hauteurs de balle souvent élevées. Ils préparaient relativement haut pour ne pas être surpris par des balles hautes. Comme ces joueurs étaient nombreux et parmi les meilleurs du monde, même sur d'autres surfaces plus rapides, le jeu pouvait être assez haut et lifté. Donc, la boucle ample pouvait être la règle aussi sur ces surfaces. Donc ça donnait l'impression que ces préparations amples étaient une règle à suivre pour être bon. Par la suite, dans la deuxième moitié des années 80, les tournois du circuit pro se sont déroulés moins souvent sur terre battue et plus souvent sur des surface synthétiques, plus rapides et au rebond moins haut. Les joueurs se sont mis à frapper plus fort (c'était probablement une adaptation à la proportion plus grande de ces surfaces, ou alors, ces surfaces ont avantagé les frappeurs. C'est peut-être un peu des deux). Donc, les balles étant plus frappées, elles étaient souvent moins hautes. Les préparations n'avaient alors plus autant de raison d'être hautes : les boucles sont devenues moins amples. Cette évolution s'est accentuée durant les années 90, où les surfaces synthétiques sont devenues largement prédominantes et où la puissance est devenue encore plus grande qu'à la fin des années 80. Donc la boucle a encore un peu plus diminué. Du coup, les boucles n'étant plus très marquées, on n'en a plus trop parlé.

Toutefois, on pourra remarquer que, sur terre battue, ou les balles sont plus lentes, plus hautes et liftés, on verra un même joueur, faire plus de préparations hautes et donc, de boucles amples. Tandis que sur les autres surfaces, on en verra moins.

Donc, quand, à Rolland Garros, on voit Steffi Graf préparer haut alors que, visiblement, elle va frapper une balle de hauteur moyenne-basse, c'est parce qu'elle a adapté la hauteur de la préparation de ses coup-droit à la surface. Ou alors, peut-être utilise-t-elle toujours la même hauteur, mais, ça à une utilité bien particulière qui est de s'adapter aux différentes hauteurs de balles. Ca ne sert pas vraiment à frapper plus fort, ou à autre chose.